Le Musée National Public d'Art et d'Histoire de la ville de Tlemcen.

Fondé en 1857 par Charles Brosselard, le Musée Archéologique de Tlemcen accueille, dès l’origine, les pièces issues de fouilles, de découvertes fortuites ou de travaux. En 1901, il s’accroit avec le fond provenant du dépôt des Monuments historiques.

Cette collection fondée sur des pièces archéologiques, caractérise le Musée de Tlemcen qui devient, pour ses pièces islamiques, le témoin privilégié de « l’art musulman », développé à Tlemcen entre les XIIe et XVIIIe siècles.

Cet édifice est situé en plein centre ville, au niveau de la Place Emir Abdelkader. Chaque section du bâtiment est réservée à un édifice, ou une dynastie de la ville de Tlemcen.

. La Madersa.

En 1852, l'autorité coloniale institua trois Madersa en Algérie, à Constantine, à Tlemcen et à Médéa. Cette dernière sera transférée à Blida en 1853, puis à Alger en 1859. Le premier directeur civil de la Madersa de Tlemcen fut Goderfroy Demonbynes, qui fut aussi un grand savant.

La Madersa a été construite dans un style arabo mauresque avec une magnifique façade s'inspirant du Mihrab de la grande mosquée. Cette dernière est ornée d'arabesques en mosaïque de faïences à plusieurs tons, avec une belle cours dallée de marbre, et de nombreuses salle de cours.

Carreaux de Faïences . Période Ottomane. Sidi Brahim Masmoudi.

Carreau émaillé. Période Ottomane. Tlemcen.

. La Salle des Monnaies : Le trésor de Ain Ghraba.

Ce trésor fut découvert tout prés de la mosquée antique de la commune de Ain Ghraba, au sud-ouest de la ville de Tlemcen. Cette commune est connue également sous le nom de Beni Hedil par rapport à la tribu portant le même nom, originaire de la péninsule arabique.

Salle des Monnaies.

Le trésor fut mis à jour en décembre 2015, par une équipe d'ouvriers chargée de travaux d'extension des canaux d'eau potable. Ce trésor entreposé dans une petite jarre était composé de 1576 pièces d'argent datant de la deuxième moitié du 12ème siècle de l'hégire /18 ap.jc.

Parmi ces pièces, on dénombre :

20 pièces de l'époque Ottomane, 1420 pièces de la période Alaouite, et 136 pièces non gravées,...

Pièces de monnaies frappées à El Arayache (مدينة العرايش).

Pièces de monnaies frappées en 1188.

Pièces de monnaies frappées à Marrakech.

Pièces de monnaies frappées à Fez.

Pièces de monnaies non gravées (effacées).

. Le Complexe Sidi Bou Mediene.

C'est un ensemble architecturale qui remonte à la période Mérinide. Il est constitué de :

Le Mausolée Sidi Bou Médiene qui fut construit par le sulan Almohade Muhammed al Mansour (السلطان الموحدي محمد المنصور) en commémoration du décès de Sidi Bou Médiene Chouïb.

La Madersa qui fut construite par le Sultan Abou el Hassan el Merini (ابو الحسن المريني) dit le sultan noir en 1347 - 747 h.

La Mosquée qui fut édifiée par le Sultan Abou el Hassan el Merini en 1339 - 739 h.

Dar Loukil-Hamam-Maison des pèlerins, petit palais par le Sultan Mérinide Abou Annan Fares (ابو عنان فارس) (1354 - 356h).

Disposé en gradins, ce complexe s'implante à la limite nord de l'aile orientale du village d'El Eubbad, à quelques mètres à l'Est du Mausolée de Sidi el Eubbad.

Ce grand mystique andalou est Abou Mediene Chou'ïb El Housseïn El Andaloussi, qui naquit en Andalousie, vers l'année 1126, à une trentaine de kilomètres de Seville (Castillana). Il étudia tout d'abord dans son village natal, puis à Seville, avant de la quitter pour Fez, ou il atterrit après un détour par, Ceutat, Marrakech et enfin la Mecque. Il professa ses enseignements à Baghdad, dans sa ville natale à Cordoue, puis à Bougie. Appelé à se rendre à Marrakech sur l'ordre du Sultan Almohade Yaquoub Al Mansour, il mourut en route du côté de l'Oued Isser près de Tlemcen vers 1197.

Avant sa mort, à l'arrivée de sa caravane à l'endroit surnommé Aïn Takbelt, au nord de Tlemcen, il pointa du doigts le Ribat d'El Eubbad et s'écria : " Oh ! Combien ce lieu est propice pour y dormir en paix de l'éternel sommeil ". Sa dépouille fut transportée à El Eubbad, ou il fut enterré en présence de tout Tlemcen.

Période Mérinide.

1. Vasque en Marbre. Mosquée d'El Eubbed (Sidi Boumédiene). 2. Bandeau de stuc décoré avec des éléments floraux et épigraphiques. Madersa d'El Eubbed. 3. Fragment d'une grille en plâtre. Madersa d'El Eubbed. 4. Claustrum Aveugle à motifs floraux. Madersa d'El Eubbed.

1. Petit fragment de stuc à motifs floraux et géométriques. Petit palais d'El Eubeud. 2. Fragment d'un bandeau en plâtre à décors floraux et épigraphiques. Palais d'El Eubeud. 3. Fragment de plâtre ciselé à décors floraux et épigraphiques. Madersa d'El Eubeud. 4. Elément décoratif d'une grille. Madersa d'El Eubeud

. La Mosquée Sidi el Haloui.

La mosquée est dédiée à Abou Abdallah Echoudsy, connu sous le nom de Sidi el Haloui, un cadi de Séville venu à Tlemcen à la fin du XIIIe siècle. Il est ensuite accusé de sorcellerie, et exécuté vers 13051.

Après la réhabilitation de sa réputation, le sultan mérinide Abu Inan Faris érige ce complexe religieux à côté de son mausolée en 13531.

Période Mérinide.

1. Fragment de plafond en bois. Mosquée Sidi el Haloui. 2. Encensoir en cuivre. Mosquée Sidi el Haloui. 3. Fragment de plafond en bois. Mosquée Sidi el Haloui.

Bandeaux en bois de plafond. Mosquée Sidi el Haloui.

. La Mansourah. Tlemcen la Nouvelle.

Des fouilles archéologiques ont permis de reconstituer le plan de la mosquée édifiée en 1303, ou en 1336. Elle occupait un rectangle de 85 * 60 mètres. La cour de 30 m de côté, forme un carré. Elle est entourée sur les flancs gauches et droits de trois nefs parallèles.

La position médiane du minaret porte à sa base l'entrée principale de la mosquée. Ce minaret est en moellon siliceux de grand appareil. Le minaret, dont une partie subsiste, a une hauteur de 40 mètres et une largeur de 10 mètres.

1. Cadran solaire en marbre. Mansourah. 2. Boulet de catapulte. 3. Fragment d'un vasque marbré en forme de coquille. Mansourah. 4. Fragment d'un vasque marbré. Mansourah.

1. Bandeau de bois sculpté. Mansourah. 2. Fut de colonne en marbre. Mansourah. 3. Chapiteau en marbre. Mansourah. 4. Chapiteau en marbre engagé. Mansourah.

. Le Palais El Mechouar.

Le Palais du Mechouar remonte à la période Zianide. Il fut édifié par le sultan Abd El Wahed Yaghmouracen Ibn Ziane (السلطان عبد الواحد يغموراسن ابن زيان). Il se compose de plusieurs élément dont :

. Des remparts ajoutés par le sultan Abou Abbas Ahmed El Akel (ابو عباس احمد العاقل).

. Un bassin en forme de croix.

. Une rampe réalisée par les Ottomans.

Maquette des Ruines du Palais el Mechouar.

Après Travaux.

. La Mosquée El Méchouar fut réalisée plus d'un siècle plus tard (1318 - 710h), par Abou Hamou Moussa 1er (ابو حمو موسى الأول). Cet édifice religieux fut entièrement remanié à l'époque Ottomane, en rajoutant une dépendance dans la partie nord-ouest de la mosquée. Durant la colonisation française, l'édifice fut à nouveau transformé en église. La mosquée El Mechouar retrouva sa fonction dès l'indépendance. De ses origines Abdelwadide (عبد الوديد), elle ne garda que son minaret inspiré des minarets Almohades.

Ce minaret de forme quadrangulaire est couronné d'un lanternon. Il est orné sur ses quatre façades d'un décor de brique agrémenté de mosaïques. La partie inférieur est garnie d'un grand panneau rectangulaire, circonscrit de carreaux de céramiques à décors lustrés.

Période Zianide.

1. Fragment de stuc à décor floral et épigraphique. 2. Elément décoratif. 3. Fragment de stuc à décor floral et épigraphique. 4. Fragment de stuc à décor floral. El Méchouar.

1.2.Carreaux de Faïence. 3. 4. Enduit peint. El Méchouar.

Fragments de Zellidj polychrome à décors géométrique. El Méchouar.

Zellidj polychrome à décors géométriques. Période Zianide. Palais El Mechouar.

1.2. Epitaphe. Cimetière des sultans. Période Zianide.

Période Zianide.

1. Inscription de biens Habous. Mosquée Sidi Amrane. 2. Inscription de biens Habous. Mosquée Lalla El Ghriba à Derb el Quorran. 3. Chandelier de terre cuite.

Carreaux de faïence. Période Zianide.

Fragment de Zellidj polychrome. Période Zianide.

Canalisation d'eau. Période Zianide.

. Le Tombeau Sidi Brahim El Mesmoudi.

Abou Hamou II fit élevé un mausolée pour servir de sépulcre à son père, et à ses oncles. Sidi Brahim El Mesmoudi, mort en 1401, y fut également inhumé. Un saint homme, plein de piété et sciences, prompt aux miracles et que la ferveur populaire n'a pas abandonné.

La mosquée de Sidi Brahim, primitivement simple oratoire annexe d'une madersa devint avec le temps Mosquée cathédrale. La mosquée de Sidi Brahim fut réédifiée au 16ème par les turcs. Cet édifice est la seule mosquée consacrée au rite hanafite. Elle était le lieu de réunion, pour la prière du vendredi des koulouglis qui habitaient les quartiers voisins.

Période Zianide.

1. Fragment de grille en bois. Mosquée Sidi Brahim el Mesmoudi. 2. Epitaphe cimetière des Sultans Bani Ziane. Sidi Brahim el Mesmoudi.

Pièce d'un lustre. Mosquée Sidi Brahim el Mesmoudi.

Stèle funéraire du fils d'Abou Tachfine. Cimetière des Sultans Bani Ziane. Sidi Brahim Mesmoudi.

. La Mosquée de Sidi Bel Lahcen Al Tensi.

Située au niveau de la place Khemisti, en plein centre ville, la Mosquée de Sidi Bel Lahcen Al Tensi fut construite en 1296 (695h). De dimensions modestes, cet édifice religieux servait probablement d'oratoire princier.

Deux inscriptions la situent a 695H- 1296. Elles précisent qu'elle fut érigée par le Sultan Abdelwadid Abou Saïd Othman, en mémoire de l'émir Abou Amer Ibrahim, fils de Yagmoracen, sans doute en exécution de la volonté testamentaire de ce prince.

Conçue sans cour, en plan, presque carré, de près de 12 m de côté, la Mosquée Sidi bel Ahcen se compose de trois nefs. La nef du centre est plus large que celles latérales. A l'ouest existait une courette et des latrines qui furent remplacées par des salles d'exposition pour le musée.

Edmont Duthoit, qui réalise le relevé en 1873, l'a décrit comme "L'œuvre la plus complète, le specimen le plus parfait du style dit andalou, qu'il nous soit donné d'admirer à Tlemcen"

Période Zianide.

Fragment de Zellidj polychrome à décors géométriques. Abi el Hassen Tenessi.

Inscription Commémorative.

. La Madersa Tachfiniya.

La Madersa Tachfiniya a été l'une des plus prestigieuses écoles de la capitale Ziyanides. Elle a contribué à la diffusion du savoir à travers les contrés du Maghreb arabe. Cette édifice était un joyau en son genre et fut appelé aussi "la Nouvelle Madersa" . Il ne subsiste aujourd'hui aucun élément de cette école, qui fut construite en 1320 (720h) par le roi Abdelwadid Abderrahmane Abou Tachfin 1er - le prince artiste (1318 - 1336.).

La Madersa fut rasée en 1873. Elle était située entre la Grande Mosquée (12ème siècle), et le Palais du Mechouar (11ème siècle), à l'emplacement actuel de la Place Emir Abdelkader, ex Place de la Mairie, ex Place St Michel.

En 1873, l'architecte Eugène Gustave Édouard Danjoy (1838-1905), réalise de nouveau un plan restauré, qui reconstitue une partie de l'édifice, et permet une lecture fine de la projection, des coupoles et des plafonds, ou même les revêtements du sol, sont soigneusement indiqués.

Une façade partielle exprime "l'état actuelle" et dévoile la monumentalité du porche par rapport à la construction. Ce dernier entièrement décoré de faïences polychromiques, finement taillées dans une composition géométrique savante et relevée au quart de l'échelle réelle, révèle avec exactitude, l'état de dégradation dans lequel, il se trouvait. Une autre aquarelle propose une restauration en complétant les parties manquantes des mosaïque et en le haussant d'un auvent comme pour les autres édifice religieux de Tlemcen.

La richesse de son décors est mise en lumière par le chroniqueur El Tenessi, qui après avoir parlé des palais édifiés par Abou Tachfin, et de leurs magnificences, écrit :

"Ce qui surpassait toutes ces merveilles, c'est le superbe et incomparable collège qu'il bâtit vis-à-vis de la Grande Mosquée, et qu'il ornât de tous les embellissements que l'on admirait dans sa demeure royale"

Divers fragments de Zellidj à décors polychromes.